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 cracher sur les mouches

écrivainpoème d'hiver
Claire Bleu
Claire Bleu
Messages : 21
Date d'inscription : 27/12/2018
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Mar 14 Mai - 13:52

CRACHER SUR LES MOUCHES

{ un monceau de terre où vivent des gens heureux
parfaite harmonie qui, bien sûr, se fissurera
les nuées de mouches et d’insectes, gigantesques,
arrivent.
Elles viendront détruire hommes et cultures, d’un seul coup
tout éradiquer.
Ils devront choisir entre fuir vers la mort ou rester,
dans la mort.
Ils se déchireront et se sépareront en deux clans.
d’un coté, ceux qui fuient,
de l’autre, ceux qui restent. }

I. c r a c h e r

1. introduction (un autre titre)
Il faut imaginer des masures d’un autre temps dressées comme des i sur leurs fondations et des champs étendus comme on s’étendrait sur un lit, mais sur des terres fécondes.
Et puis, il faut imaginer des petites maisons serrées les unes contre les autres pour avoir moins froid, des ports pierrés sur lesquels des générations entières se sont assises. Il faut essayer de voir l’écume et le chiendent sur ce littoral.
Il semble que des trésors se sont amassés sur ce monceau de terre, et c’est parsemée de lumières que cette cité survit. Des éclaircies douteuses dont les cumulonimbus prennent un malin plaisir à malmener.
Et puis encore, il faut imaginer des hommes et des femmes dont les âges du temps n’ont pas d’emprise, mais dont la rigueur des métiers qu’ils exercent fissurent, jour après jour, leurs corps fragiles. Pourtant ils se dressent comme leurs abris, le sourire aux lèvres, et les cyclones peuvent passer qu’ils restent inébranlables.
Il faut imaginer que cette force qui les habite est comme l’engrais faisant grandir les plantes, comme l’huile d’une machine lui permettant de fonctionner, comme la nourriture qu’ils mangent pour rester dans leur cité.
Mais il faut aussi imaginer que ces entités vont vivre le chaos.

2. nous
Nous sommes pêcheurs, fermiers, primeurs. Nous sommes tous les métiers, toutes les nations, tous les reliefs de chaque population, de chaque endroit du monde. Nous sommes si peu et pourtant nous sommes légion. Nous sommes les mères qui s’endorment en berçant leurs bébés, nous sommes les pères qui se couchent à côtés de ces femmes le soir et pleurent en silence d’être simplement mortels. Nous sommes les caresses des amants mais nous sommes aussi leurs déchirures. Nous connaissons chaque plante et chaque animal, nous apprivoisons en tendresse les couleurs de notre ville. Nous formons la grande population de NOMVILLE.
Nos vies sont rythmées par le travail et l’attente des soirs où nous pouvons souffler.
Nous cultivons les champs luxuriants aux nuances de l’univers. Nous faisons du blé, de l’orge, toutes les céréales. Nous avons des pommes de terre, des carottes, cela dépend des saisons de l’année. Nous vivons au bord de l’océan, à l’abri des tempêtes qui jamais n’ont voulu nous nuire. Les brisures salées et les embruns pourtant nous parviennent par milliers quand vient la nuit, mais se mêlent avec la candeur des baisers d’enfance aux airs des millions de pays, chantés dans les rues, jetés comme des vers enflammés. Les vagues elles aussi nous charrient les coquillages et les poissons du large, nous pêchons les habitants des profondeurs. Ces terres et ces eaux sont notre richesse. Elles remplissent nos ventres, les empêchent de crier famine, et cela fait du bien de se nourrir de nos efforts. Nous nous repentons d’un labeur et nos mains craquelées portent en elles les souvenirs de nos idéaux. Nos enfants porteront eux aussi les marques d’une ville ouvrière, et ainsi de suite, jusqu’à leur mort.

3. autour
Au delà de NOMVILLE, de ses champs et ses forêts, par-delà les sentiers et les chemins qui serpentent entortillées entre les troncs, des rochers gris et des bancs de sable, des falaises, de nombreuses autres rivales s’étendent. La paix fragile s’est instaurée entre nos villes depuis quelques années, et la peur de retrouver les temps de guerre et les temps de colère plane encore au dessus de nos têtes avec une ferveur telle que nous préférons rester de notre côté. Nous vivons, indépendants, mais nous savons que si nous sortons des landes que nous avons conquises, nous mourrons. Et ainsi de suite, jusqu’à la mort de toutes les autres cités.

4. les amants
Nous observons parfois les adolescents s’aimer le temps d’un soir et se quitter. Leurs cœurs piétinés par des rêves délabrés.
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sphinx
sphinx
Messages : 18
Date d'inscription : 27/12/2018
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Mar 14 Mai - 16:15

i n t r o d u c t i o n
un endroit mystérieux

Leurs cheveux s'éparpillent dans le vent comme des serpents amoureux. Les coins de leurs lèvres se redressent tandis que leurs doigts s'accrochent, plein du sel de leurs baisers et de la mer, qui résonne au loin. Le cri des mouettes s'est intensifié et les dunes envoient du sable dans leurs chaussures. À l'horizon se dessine un bateau et dans leurs yeux s'esquissent les silhouettes des nuages d'orages juste là bas.

C'est l'été depuis peu mais tout est déjà possible. Ils ont couru à bâtons rompus dans les rues de la cité et leurs genoux sont égratignés, bleuis d'hématomes crochus dont ils sont les seuls à connaître les secrets. Il semblerait que chaque pavé de chaque rue se soit imprimé sur leurs jambes encore jeunes, que bientôt ce seront les murs qui s'imprimeront sur leurs bras et que bien plus tard, les toits s'imprimeront sur leurs visages.

Ils ont la vie devant eux mais la vie, elle, n'a pas le temps de leur en laisser. Elle grappille les secondes à chacune de leurs étreintes et pendant qu'ils cherchent des galets sur la plage, elle leur trace d'infimes rides sous les paupières. De temps en temps elle s'efface pour laisser place aux grands éclats de rire, puis reprend son travail de sculpteur sur leur peau de vieux enfants.
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