pau Messages : 119 Date d'inscription : 18/07/2019
௲ ௲ ௲ | Jeu 18 Juil - 23:34 | |
| épitaphes de rois j'ai vécu les fastes on déplore ma couronne chagrin est symétrique dans mon décor de faune je regrette ma vie à ma porte n'a jamais frappé l'amour
j'ai vécu l'amour les mariages joyeux les sacres les festins on me dit roi fou mais le roi en moi s'appelle cupidon quand vénus s'admire dans les lac de mon royaume
j'ai vécu mon royaume de guerres en trépas où avais-je la tête quand la comète fila d'épées en boucliers tout ce sang m'affecta
épitaphes de bourgeois/nobles (qui ne font rien) sous l'affection maladive du roi pour l'extravagance je vécus la peine pour trouver ma pitance s'il avait aimé sa femme elle n'aurait point connu la pitance
sous la potence dansent les condamnés l'hiver a été rude et nous avions pitié je vécus des heures grises rien qu'à les regarder
sous les regards les guerriers s'en lassent (s'enlacent) dans un capharnaüm tel que je vécus à mon tour l'abondance des prières les pendus ne dansent plus ils sourient en gisant dans les cimetières dépareillés
épitaphes de chevaliers on m'adouba près d'un cimetière dépareillé sous une nef écrasante le prête avait la bouche puante j'ai vécu sous le joug d'un roi qui ne fit rien
on m'adouba sans rien pas d'épée pas d'autre chevalier mon cheval fidèle destrier trouvé dans une plaine j'ai vécu sous la passion du roi pour son épouse et je ne connus que les jardins extraordinaires, ne voyant pas la guerre
on m'adouba pendant la guerre quand on regardait le ciel seulement le noir macabre j'ai vécu sous les coups qui pleuvent les corps qui tombent
épitaphes de paysans/artisans + rêveurs ma tombe comme dernière escale je n'ai connu qu'un roi incompris quelques enfants et les mains pétées d'avoir creusé la terre j'ai vécu heureux malgré la nuit dorée
d'ores et déjà on me dira tu n'as connu que des amours déçues alors que ton souverain et les puissants vivaient naïfs j'ai vécu malheureux et l'été s'est éteint
l'étain pour ne jamais se faire oublier j'ai vécu pour forger comme dans la chair les promesses désuètes pour tous les chevaliers qui partaient mourir
épitaphes de reines mourir ou vivre quelle importance la même fin m'attend je me sais dansante sur la corde puis huée dans la corde j'ai vécu en vous aimant peuple de malheur
malheur de n'être qu'une femme pourtant je t'aimais mon roi tu souriais et je me sais aimée malgré ces fois où j'ai vécu la peine et tu n'as point compris
qu'on prit la poudre d'escampette lorsque les tambours sonnèrent ou qu'on décida de vivre en me sachant condamnée j'ai vécu sans répit et finit égorgée
épitaphes de femmes égorgés sont les porcs dans la ferme où je vécus sous le tranchant d'un couteau aiguisé il moururent comme les hommes, inconnus
d'inconnues et de mystères je voulais m'emplir lorsque je vécus je rêvais d'être princesse reine fée comme cette belle dame aimée par le roi mais j'étais fille de joie et l'automne est morte souviens-t-en
souviens toi des odalisques d'un orient bleu douleur où je vécus on me racontait qu'en occident des seigneurs décrépis se ruaient les uns contre les autres pour finir leur vie |
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