pau Messages : 119 Date d'inscription : 18/07/2019
௲ ௲ ௲ | Jeu 18 Juil - 23:20 | |
| se fracassent sous la plume réalité et imaginaire ici le poète côtoie le rêve s'échappe de son quotidien seul dans sa bulle il se prend à construire son univers élabore des contrées des caractères des dilemmes cornéliens il parcourt seul le chemin impétueux se laisse porter par le maelström de ses humeurs vagabondes médusé par une dimension qui l'absorbe pour le mieux comme alice il tombe dans un monde démesuré où les mystères abondent seulement cette fois les barrières ce sont lui qui les impose c'est lui seul maintenant qui se les impose il peut raturer rayer froisser son papier si un problème s'impose il faut qu'il se cogne aux murs littéraires, ses bleus sont fait d'encre ses hématomes sont aussi crochus que ses lettres mal dessinées il faut qu'il sculpte, modèle ce qu'il a tant repris tard la nuit il a le droit de dire non a le droit de dire oui a le droit d'écrire peut-être si son infini est fait d'interrogations au lieu de mettre des points il saute des lignes met une virgule pour la suspension se camoufle en secret repère chaque signe avec des mots réels il se fait architecte de l'invention mais l'architecte est un démiurge lui aussi créateur véritable aède des édifices il fait chanter les murs dénoue les cordes vocales des gargouilles les fait devenir sirènes il a le droit de tout l'absolu est une chimère les démons sont de sortie il faut leur faire conter des chansons féeriques venant d'un ailleurs soporifique après tout leur donner un passé mirifique et refaire leur futur comme un destin magique à l'instar du poète il s'empare d'un crayon trace sur le papier quelques lignes hasardeuses, le voilà inspiré, que va-t-il concocter ? le poète griffonne, finit par concevoir une invention de sa réalité la jette la reprend, réécrit, non, ce n'était pas de cela qu'il s'était inspiré refait le monde faute de le composer tout droit sorti de son monde personnel de ses brouillons, de ses calembredaines, de ses chiffons il peut continuer de tomber dans ce parallèle spirituel aucune limite quand le feu démange le bout des doigts ce double miroitant essouffle le palpitant à force de névroses les idées se bousculent certaines deviennent nécroses d'autres au contraire fleurissent comme au printemps veulent pousser toutes ensemble sur le bord d'un étang certaines s'inventent jasmin tulipe mimosas qu'importe si elles ne finissent pas cyclamens ou dahlias posés sur un bûché le mieux serait peut-être qu'elles deviennent pensées mais dis toi que toujours cet univers vivra qui n'a jamais rêvé de plonger dans ce monde là un pied dans le terrestre un autre dans le céleste et le corps enfiévré de songes manifestes |
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